Le Cham - La danse rituelle des moines tibétains

Les danses masquées et colorées exécutées par les moines bouddhistes tibétains sont également appelées "Cham" - danse en tibétain. Ces danses sont exécutées par les moines dans des costumes colorés, et leurs racines remontent au bouddhisme tibétain.
Durant cette cérémonie , les moines portent presque toujours des masques tibétains. Les danses décrivent des histoires de destruction d'esprits maléfiques pour le plus grand bien de l'humanité.

Les danses cérémonielles connues sous le nom de Cham sont exécutées dans les régions himalayennes du Népal, du Tibet, de l'Inde et du Bhoutan. Les danseurs portent des masques tibetains qui évoquent des démons et autres créatures terrifiantes.

Connaissez-vous l'origine du masque Cham?

Les origines de la danse des masques bouddhistes tibétains remontent à environ le 6e siècle de notre ère. La danse du Cham, un rituel sacré exécuté par les Dakinis pendant la leçon de Kalachakra, est décrite dans la littérature indienne ancienne (vers 600 de notre ère).
La danse Cham fait partie d'un rituel tantrique hindou/bon. Le tantra a été développé dans la région de l'actuel Pakistan, qui borde le Tibet à l'est.
De nombreux éléments du Cham trouvent leurs racines dans l'hindouisme et la tradition Bon, qui a précédé le bouddhisme au Tibet.
La tradition de la danse cham reflète l'histoire de ce que le gourou Padmasambhava a fait pour éradiquer les mauvais esprits qui entravaient la construction des monastères au 8e siècle de notre ère.
Les danses avec un masque tibétain font partie intégrante du bouddhisme mahayana.

Quelle signification religieuse les danses cham ont-elles pour les tibétains ?

Le Cham est un acte de purification des forces du mal. La danse est exécutée dans des costumes et des masques de brocart colorés.
Les dieux et les divinités du bouddhisme tibétain sont invoqués avant chaque représentation, pendant laquelle des mantras sont récités pour le bien de tous les êtres sensibles.
Les moines bouddhistes tibétains exécutent souvent des rites et des danses dans le cadre de leur culte. Les danses comprennent des chants, des gestes de la main et des invocations aux divinités, tout en se concentrant sur l'élimination de la négativité.
Le spectacle sert de leçon de morale aux laïcs (les non-membres du clergé d'une religion) tout en racontant les histoires de leurs dieux légendaires.
Les laïcs ont ainsi l'occasion de se familiariser avec le type de divinités qu'ils rencontreront pendant les 49 jours qui séparent la mort de la renaissance.

Les moines exécutent une danse masquée traditionnelle dans les cours des monastères, avec un mât de prière au centre.
Les moines tiennent les instruments conventionnels dans leurs mains, et ils dansent au rythme des instruments de musique du monastère, qui ont été transmis de génération en génération.
Les danseurs sont déguisés en squelettes (citipati) et autres personnages, réalisant des prouesses acrobatiques et comiques.
Les moines sautent autour de la scène, ce qui permet d'alléger les sombres séquences du conte.
Le Cham, ou danse du cham, peut durer deux jours ou plus de quinze jours.
Elle commence par une cérémonie religieuse et se termine par une scène d'apothéose.

A la fin du festival, une offrande bouddhiste traditionnelle , figure en pâte d'orge grillée , est coupée en morceaux et dispersée dans la foule des pèlerins.
Elle représente l'éradication de l'ennemi du bouddhisme, purifie l'âme humaine des trois maux et est considérée comme un moyen efficace d'apporter la bonne fortune.

La danse des masques révèle la culture et l'héritage du bouddhisme à travers ses costumes, ses danses et sa musique.
Lorsque la cérémonie est finie , les masques de rituel sont rangés dans un meuble tibétain ou accrochés dans le monastère.

Tradition et modernité pour les masques et costumes du cham

Pour de nombreux non-Tibétains, la principale attraction de la danse tibétaine du cham est constituée par les masques colorés.
Les masques représentent l'incarnation d'une divinité courroucée.
Chaque masque inspire la terreur et une grande crainte aux forces du mal.
Cependant, ils offrent également la tranquillité et la paix aux pratiquants du bouddhisme qui recherchent l'illumination par la prière et la méditation. Les masques anciens sont considérés comme spéciaux et puissants.

Les masques sont colorés de différentes teintes, et chaque couleur a une signification distincte. Le jaune est associé à la sagesse profonde, à la compassion et à la prospérité. Le rouge est la couleur des rituels les plus puissants. Le noir représente la haine et l'obscurité.

Lorsque les danseurs cham portent leurs masques, ils mettent des bonnets rembourrés ou des serviettes pliées pour couvrir les parties du visage que le masque tibétain ancien ne couvre pas et pour se protéger des blessures causées par le poids du masque, ses angles aigus et son centre de gravité peu commode. Le célèbre masque tibétain de pierre de Palden Lhamo, situé dans le temple de Jokhang à Lhassa, est l'un d'eux et est connu pour sa grande taille.

Les danseurs du cham portent des robes en soie aux couleurs vives, des tabliers et des ornements traditionnellement en os.
Toutefois, leurs anciens costumes sont rares en raison du temps et des dégâts causés par les rongeurs. Grâce à un plus grand choix d'accessoires modernes, la soie, tissu tibétain, et le brocart peuvent désormais être utilisés pour confectionner des costumes fleuris et colorés pour la danse cham.
Les anciennes décorations faites à partir d'os d'animaux ou d'êtres humains peuvent être remodelées avec du plastique et d'autres matériaux (tissus tibétain) pour en faciliter la création.

Les moines portent les costumes par-dessus leurs robes et vêtements habituels, sans les couches extérieures.
Le costume consiste en une robe à longueur de cheville avec de larges manches, sur laquelle on peut porter une cape triangulaire plus courte (appelée tippet). La cape est décorée de couleurs vives comme le jaune, le vert et le blanc.