Ngonpa, le masque sacré de l'opéra tibétain

Ngonpa, le masque qui danse pour la longévité : plongée dans l'opéra tibétain traditionnel

Avant-propos au masque Ngompa

Le masque Ngonpa est l'un des éléments les plus emblématiques de l'opéra tibétain traditionnel.

Représentant un vieil homme à la longue barbe blanche, ce masque revêt une grande importance spirituelle et culturelle au Tibet.

Selon la légende, l'origine du masque Ngompa remonte au 17ème siècle, lorsque le 5ème Dalaï Lama eut une vision onirique de cette effigie.

Apparaissant dans un rêve en 1645, ce masque fut ensuite réalisé et utilisé lors de la cérémonie d'intronisation du Dalaï Lama.

Ngompa, le masque sacré de l'opéra tibétain

Origine légendaire du masque

Le masque Ngompa trouve son origine dans un rêve qu'aurait fait le 5ème Dalaï Lama en 1645.

Selon la légende, le souverain spirituel du Tibet aurait vu en songe le masque blanc à barbe représentant le saint Thantong Gyalpo.

Thantong Gyalpo était un moine tibétain ayant vécu au 15ème siècle et fondateur présumé de l'opéra tibétain. Il aurait atteint l'âge exceptionnel de 140 ans.

Suite à cette vision onirique, le 5ème Dalaï Lama aurait alors commandé la confection d'un masque à l'effigie de Thantong Gyalpo. Ce masque fut porté pour la première fois lors de la cérémonie d'intronisation du 5ème Dalaï Lama en 1645.

Par sa symbolique, le masque Ngonpa évoque la longévité et la bonne santé. Sa barbe blanche renvoie à la sagesse et à l'espérance de vie exceptionnelle de son modèle, le saint Thantong Gyalpo. Le masque est donc porteur d'auspices favorables.

Symbolique du masque

Le masque Ngompa représente Saint Thantong Gyalpo, le fondateur mythique de l'opéra tibétain. Selon la légende, Thantong Gyalpo aurait vécu 140 ans.

Porter le masque Ngompa permet donc d'invoquer la longévité et la sagesse de ce saint homme qui est à l'origine du Lhamo, la forme d'opéra typiquement tibétaine. Le danseur arborant le masque à la barbe blanche symbolise les bienfaits d'une vie exemplaire dédiée à la diffusion des enseignements bouddhistes à travers le théâtre.

Le masque évoque à la fois la personne vénérée de Thantong Gyalpo et les valeurs de spiritualité, de créativité artistique et de longévité associées à ce saint fondateur légendaire de l'opéra tibétain.

Rôle dans l'opéra tibétain

Le masque Ngompa joue un rôle central dans les représentations de l’opéra tibétain. Il apparaît lors de moments clés de la pièce, notamment pour l’ouverture ou la clôture du spectacle.

Le danseur portant le masque Ngompa incarne un personnage bienveillant et protecteur. Il est censé apporter la chance et des présages favorables pour l’évènement auquel l'opéra est associé.

La présence du masque Ngonpa est surtout réservée aux occasions spéciales, comme l'inauguration d'un monastère ou les grandes réunions officielles. Sa danse vise alors à bénir la cérémonie et à en assurer le bon déroulement.

L'apparition du masque blanc à la barbe majestueuse est toujours un moment fort du spectacle, captant toute l'attention du public. Elle souligne le caractère propice et faste de l’évènement.

Ainsi, au-delà de sa dimension artistique, la danse du masque Ngon pa revêt une fonction rituelle et protectrice essentielle dans le déroulement des représentations de l'opéra tibétain.

L'histoire fascinante derrière le masque Ngompa de l'opéra tibétain

Contextualisation de l'opéra tibétain

L'opéra tibétain, appelé Lhamo, est une forme d'art dramatique unique ayant émergé au Tibet au 15ème siècle. Selon la légende, le 5ème Dalaï Lama eut une vision en rêve de la danse de Tashi Shopa, ce qui l'inspira à développer cet art.

L'opéra tibétain combine la danse, le chant, la musique et le théâtre pour raconter des histoires épiques et religieuses.

Les représentations incluent généralement des récits de la vie du Bouddha, de rois tibétains ou de saints.

Les costumes et masques élaborés font partie intégrante de cet art.

L'opéra tibétain a joué un rôle culturel et religieux essentiel au Tibet. Les performances avaient lieu dans les monastères et servaient à éduquer les masses sur les enseignements bouddhistes et l'histoire, la plupart des Tibétains étant illettrés. C'était une forme de divertissement populaire appréciée par toutes les classes sociales.

Différents masques distinctifs sont utilisés dans l'opéra tibétain pour représenter des divinités, démons, rois, saints ou personnages de la vie quotidienne.

Le masque de Tashi Shopa avec sa longue barbe blanche symbolise un moine vénérable. Le masque rouge de Skeleton Dance incarne la mort.

Le masque noir de Black Hat Dance représente un être maléfique.

Ces masques permettent aux acteurs d'incarner divers personnages et transmettre des significations.

Fabrication du masque

Le masque Ngonpa est fabriqué selon des techniques artisanales ancestrales.

Les matériaux utilisés sont principalement du bois, de la laque, de la peinture, des cordes et des tissus.

Le bois choisi pour sculpter le visage est souvent du peuplier, réputé tendre et facile à travailler.

L'artisan commence par dessiner les traits du visage avant de le sculpter avec minutie à l'aide de couteaux et de gouges.

La forme du masque est ensuite consolidée par l'application de plusieurs couches de laque. Cette substance obtenue à partir de la sève de l'arbre à laque permet de durcir et imperméabiliser le bois.

Les peintures traditionnelles à base de pigments naturels sont ensuite appliquées pour donner vie au masque.

Les couleurs utilisées sont hautement symboliques.

Le blanc représente la pureté, le noir éloigne les mauvais esprits, le bleu symbolise le ciel, le vert la nature, le rouge, rose ou orange,  la force vitale.

L'artisan  reproduit avec précision les traits et rides du visage pour représenter la sagesse du personnage.

La fabrication se termine par l'ajout de la perruque en crin de yack et de la barbe en corde ou crin tressé.

Des tissus multicolores sont attachés pour habiller le masque.

Chaque élément est fixé avec soin pour résister aux mouvements du danseur lors des représentations.

La fabrication des masques Ngompa perpétue un savoir-faire séculaire transmis de génération en génération au sein des familles d'artisans masquiers tibétains.

Leur travail minutieux insuffle l'esprit des personnages légendaires dans ces masques de bois ouvragés.

Ngompa, le masque qui danse pour la longévité : plongée dans l'opéra tibétain traditionnel

Utilisation cérémonielle

Le masque Ngompa est principalement utilisé lors de grandes cérémonies religieuses ou politiques au Tibet. Il apparaît notamment lors des intronisations de nouveaux lamas ou de leaders politiques, ainsi que pour l'inauguration de monastères ou de bâtiments officiels.

L'apparition du masque Ngompa lors de ces cérémonies véhicule un puissant symbolisme. Il représente la bénédiction des divinités tibétaines et des lamas fondateurs comme le 5ème Dalaï Lama. Sa présence est donc considérée comme un présage favorable et une protection divine pour les évènements importants.

Plus précisément, le masque Ngompa est censé apporter chance, prospérité et longévité à la personne ou à l'institution concernée par la cérémonie.

On pense que son apparition éloigne les mauvais esprits et attire les énergies positives.

Le danseur masqué réalise des mouvements codifiés pour transmettre ces bénédictions.

Ainsi, la venue du masque Ngompa est un moment clé des rituels, témoignant de la continuité des traditions tibétaines et de la faveur des dieux pour le nouveau dirigeant ou le nouveau bâtiment inauguré.

Sa présence suffit à elle seule à garantir le bon déroulement de la cérémonie.

Popularité et diffusion

Le masque Ngompa a acquis une popularité bien au-delà des frontières du Tibet.

L'opéra tibétain a été diffusé dans de nombreuses communautés tibétaines en exil, notamment en Inde et au Népal.

Les représentations théâtrales tibétaines suscitent un intérêt croissant à l'international.

Le masque Ngonpa est devenu une icône de la culture tibétaine. Il apparaît souvent dans les films et documentaires sur le Tibet.

Plusieurs compagnies d'opéra tibétain en exil se produisent désormais dans les grands festivals et sur les scènes du monde entier. Elles font découvrir au public international les masques traditionnels comme le Ngompa et la musique envoûtante de l'opéra tibétain.

Le style unique des masques tibétains a influencé des artistes contemporains et inspiré la création de nouveaux masques pour le théâtre, l'art et la danse.

Le Ngompa représente l'âme de l'opéra tibétain et continue de fasciner par sa force expressive.

Pour finir

Le masque Ngompa occupe une place unique dans la culture et l'histoire du Tibet.

Son origine légendaire remonte au 17ème siècle et est associée au 5ème Dalaï Lama, figure emblématique du bouddhisme tibétain.

Au-delà de son aspect spectaculaire, le masque Ngonpa revêt une dimension symbolique et spirituelle profonde. Il incarne à la fois le saint fondateur du théâtre tibétain, celui qui assure longévité et prospérité, mais aussi la transmission des enseignements bouddhistes par le biais de l'opéra.

Porté lors de cérémonies importantes, le masque sanctifie les évènements, attire les augures favorables et marque la continuité des traditions séculaires. Sa fabrication minutieuse fait appel à des savoir-faire ancestraux.

Alors que la mondialisation uniformise les cultures, le masque Ngompa demeure un emblème de l'identité tibétaine. Son avenir reste néanmoins incertain. La préservation des savoir-faire traditionnels et la transmission aux jeunes générations seront déterminantes pour assurer la pérennité de cette tradition artistique fascinante.

Le masque Ngonpa mérite sans aucun doute d'être valorisé et protégé comme un trésor culturel vivant du Tibet.