Phurba - Vajrakilaya - dague bouddhiste

Qu'est ce qu'un phurba?

Le Phurba est l'un des symboles les plus importants du bouddhisme Vajrayana.

Il est utilisé pour vaincre les mauvais esprits et les obstacles.

Seuls les praticiens tantriques de haut niveau peuvent l'utiliser pour atteindre leurs objectifs.

Le Phurba est principalement utilisé dans le Tibet central, mais aussi dans le Kham, l'Amdo et le Ladakh.

Le phurba est un instrument qui permet à la fois de clouer et de lier des objets entre eux.

Pour ce faire, le phurba est enfoncé dans le sol.

C'est ainsi que Padmasambhava, considéré comme l'inventeur de cet instrument, a consacré le sol sur lequel le monastère de Samye a été établi au 8e siècle.

Le Phurba ou kila indien avait à l'origine une forme différente, mais il est probable que les Tibétains ont eu l'idée de leur phurpa à trois côtés à partir des piquets utilisées pour soutenir les tentes.

En raison du mode de vie nomade des habitants de l'ancien Tibet, les tentes occupaient une place importante dans leur vie.

Le piquet de tente était autrefois un outil populaire utilisé par des personnes de tous horizons, des paysans à la royauté.

En fait, certains pensent que le piquet de tente a inspiré la phurba, cette dague de cérémonie à trois lames.

Les trois côtés de la dague représentent le monde des esprits. Le pieu relie les trois mondes.

La triple lame est un symbole de la victoire sur les trois poisons de base : l'ignorance, le désir et la haine. La forme triangulaire représente l'élément du feu et symbolise l'activité colérique.

La dague bouddhiste est un symbole de la destruction des ennemis ou des obstacles. La partie inférieure de la lame représente la façon dont on s'y prend (la méthode).
Le manche représente la façon dont on sait ce qu'il faut faire (la Sagesse).

Cette dague est utilisée pour lutter contre les mauvais esprits et les énergies négatives.

Le porteur de la dague utilise les énergies tantriques pour transformer ces énergies en énergies positives.

La dague est censée être capable de transformer ces énergies en énergies positives.

Les trois segments de la lame représentent le pouvoir de la dague dans cette transformation.

Les trois énergies à transformer sont appelées les trois poisons - Attachement, Ignorance et Aversion.

Selon l'école Nyingmapa du bouddhisme tibétain, les pratiquants utilisent le phurba pour contrôler les mauvais esprits.

Le succès d'un pratiquant utilisant le phurba dépend de son développement spirituel, de sa concentration, de sa motivation et de sa connexion au monde spirituel.

Comment bien utiliser un phurba ?

Le Phurba est un poignard rituel utilisé dans la méditation et les rituels.
C'est un instrument qui doit être consacré pour pouvoir être utilisé par des non-initiés (dans de nombreuses traditions).
Certains chamans enroulent une corde autour du cou du couteau et le recouvrent d'un tissu lorsqu'il est utilisé devant des personnes non initiées, qui ne sont pas capables de voir les aspects sacrés de l'objet ou qui ne sont pas correctement préparées.

Si vous voulez utiliser un Phurba, vous devez d'abord être initié ou recevoir le pouvoir des divinités.

Dans le cas contraire, le phurba sera simplement d'une belle sculpture dans les mains de ceux qui ne sont pas initiés.

Parmi les utilisations rituelles courantes du phurba, citons : la purification du terrain sur lequel un temple ou un bâtiment doit être construit ou la consécration d'un terrain qui a déjà été béni ;  le bannissement d'énergies négatives ; la bénédiction de la fin d'une divinité ou la consécration/le renforcement du pouvoir d'une image de la divinité.

La phurba et le rituel d'exorcisme

Dans le bouddhisme, les exorcismes sont différents de l'approche occidentale.
Plutôt que de bannir les fantômes ou les démons négatifs, l'exorciste doit prendre en compte tous les êtres sensibles, y compris les fantômes ou les démons destructeurs.
Même s'ils sont expulsés d'un hôte humain (ou, d'un point de vue non surnaturel, d'une affliction négative symboliquement bannie d'une personne qui en souffre), l'esprit est généralement soit encouragé à renaître (pour les fantômes), soit lié afin de ne pas nuire aux autres créatures et de servir le Dharma (pour les démons). (Là encore, symboliquement, "lier un démon au Dharma" peut être considéré comme la conversion de notre "colère" négative en activité positive du Dharma).

Comme vous le constatez , bien qu'un Phurba puisse être un bel objet de décoration, pour un usage de rituel ou pour pratiquer avec le Phurba, il faut soit une initiation formelle, soit une habilitation, soit au moins une initiation au plus haut Yoga Tantra.

Comment tenir un Phurba ?

Si vous n'êtes pas initié à la pratique du yoga tantrique, ou à une pratique spécifique du yoga tantrique, la poignée d'un Phurba consacré , sera enveloppée d'un tissu pour les bénédictions.

Le phurba est un attribut commun à de nombreux détenteurs de lignées de l'école Nyingma et aux chercheurs de trésors, qui peuvent tenir un phurba dans leur main droite ou le porter à leur ceinture.

Le phurba est un poignard rituel qui, lorsqu'il est tenu dans la main, a pour fonction de poignarder tous les démons faisant obstacle dans les dix directions.

Lorsqu'il est tenu dans la main gauche, il représente le vajra ou le marteau vajra, un objet rituel qui éloigne les forces négatives.

La phurba de Vajrakilaya, qui est roulée entre les paumes de Vajrakilaya, est connue comme la "phurba du Mont Meru", dont la pointe ardente réduit en poussière tous les ennemis et démons.

Les rituels impliquant ce phurba font souvent appel à un support triangulaire en bois ou à une "prison de fer".

Le symbolisme du phurba

Le Phurba, également appelé Kila, est l'objet rituel sacré de trois divinités de méditation très vénérées : Hayagriva, Vajrakilaya et Mahakala.

Un Phurba peut être dédié à Padmasambhava ou à d'autres divinités ; cependant, Vajrakilaya est de loin plus populaire en Occident en raison de ses nombreuses bénédictions physiques publiques effectuées par Sa Sainteté le Sakya Trizin.

Hayagriva, Vajrakilaya et Mahakala sont toutes des divinités courroucées associées à la tradition bouddhiste tantrique.
Hayagriva est une manifestation courroucée d'Amitabha. Vajrakilaya est l'émanation courroucée de Vajrasattva. Et Mahakala est le courroucé Avalokiteshvara.

Le Kila ou le Phurba ne peut être séparé de la divinité. C'est une seule et même chose.
La divinité est présente dans le Kila ou le Phurba, et elle est considérée comme une divinité vivante Nirmanakaya - c'est pourquoi nous couvrons nos Phurbas d'un tissu bleu lorsque nous sommes dans des lieux publics, et pourquoi nous plaçons les Phurbas sur des autels où des offrandes leur sont faites.

Le phurba , un symbolisme sous influence d'une tradition tibétaine ?

Certains auteurs modernes se distancient de cette tradition et pensent que le Phurba pourrait avoir une origine purement tibétaine, ou chamanique.

Cependant, on ne sait pas encore comment ces deux religions se sont influencées mutuellement, car des descriptions de Phurba ont également été trouvées dans des textes de la religion pré-bouddhiste Bon. Les Phurba existent dans une grande diversité.

En effet, les phurbas existent depuis plus de mille ans et sont utilisés de nombreuses manières différentes. Ils existent dans de nombreux styles différents et sont fabriqués dans de nombreux ateliers différents.

Les phurbas, objets rituels communs à plusieurs écoles du bouddhisme tibétain, sont composés de trois parties : la lame, le corps et la tête.
Chaque élément a des significations très différentes selon le groupe auquel il appartient, le contexte dans lequel il est utilisé, et surtout selon le degré d'interprétation choisi - externe, interne et secret.

Concernant , le Phurba tibétain ,la lame est généralement de forme triangulaire avec trois côtés, sur lesquels figurent des représentations de serpents (en sanskrit, klu en tibétain) seuls ou entrelacés par paires.
Ces serpents ont le pouvoir de faire pleuvoir et sont les gardiens de l'eau, du monde souterrain et du trésor.
La lame du phurba nait de la bouche d'un dragon d'eau.
On dit qu'un monstre, mi-crocodile, mi-éléphant, naît dans la mer.
Cette créature est appelée makara en sanskrit et chu-srin en tibétain.
Un autre animal, comme un oiseau mythique appelé garuda (khyung en tibétain), qui est l'ennemi du naga et le protecteur contre les maladies, peut parfois être représenté à la place du makara.

Le corps du Phurba est le plus souvent un manche qui a la forme d'un "diamant foudroyant" , le Vajra .

Cette forme de diamant représente la puissance et la force.

Le Phurba peut également être remplacé par un objet de forme polyédrique.
Cet objet est parfois décoré de feuilles de lotus stylisées.
Ces feuilles symbolisent les doctrines et les pratiques du bouddhisme tantrique.

Le vajra ou l'objet est maintenu en place par des "nœuds éternels"
de différentes formes, boules ou tétraèdres.
Ces nœuds sont des symboles de longévité et du cycle des renaissances.

La partie la plus importante d'un Phurba est la couronne.
En effet, c'est là que les bénédictions (comme le nectar ou la lumière) pénètrent pendant la pratique de la méditation.

La couronne Phurba est l'endroit où les bénédictions sont transmises.
Lorsque vous voyez un lama bénir une personne, il touche toujours la tête de la personne avec l'extrémité de la couronne.

Les différentes divinités sont représentées par des têtes aux visages de formes différentes.
La forme la plus courante est celle de trois têtes qui se ressemblent, avec un visage paisible (lèvres entrouvertes), un visage joyeux (dents visibles) et un visage en colère (langue visible).

Les trois visages du phurba représentent la victoire sur les trois poisons : l'ignorance, la haine et l'avidité. Les têtes sont généralement regroupées avec une coiffe commune.

Le phurba est complété par un nœud au sommet de la tête, un demi-vajra, ou un attribut de la divinité représentée (l'oiseau Kyung, ou la tête du cheval de Hayagriva...) ou un anneau.

Dans certains cas, les trois visages sont remplacés par la tête d'un animal (oiseau, taureau, chien, serpent...).

En général, ces poignards représentent des déités mineures qui sont considérées comme les gardiens de la voie ou du véhicule tantrique. Ils sont plantés dans le sol pour marquer l'emplacement de la composition du mandala.

Enfin, certains phurba bouddhiques représentent des divinités particulières (comme Vajrakilaya dans sa forme ailée, Dorje Drolo...) et s'écartent de la structure de base précédemment décrite en montrant la divinité en demi-longueur dans diverses positions (mains jointes, avec ou sans attributs), les jambes étant remplacées par la lame.

Les trois bords de la lame à l'extrémité courroucée ont une signification symbolique et des pouvoirs particuliers. Ils représentent :

1 /Les trois plans d'existence sont unis par l'"axe du monde"(le manche) C'est un objet qui relie les trois mondes.
2 /Les trois arêtes de la lame représentent les trois poisons : l'illusion et la confusion, l'avidité et la mauvaise volonté.
3/Les trois remèdes qui guérissent les trois poisons : la sagesse, la générosité et l'amour bienveillant.

Le but principal de sa fonction courroucée (par opposition à ses fonctions pacifiques) est de "couper les illusions."

Cette fonction est similaire à celle du couteau à écorcher Kartika dans le symbolisme tibétain.

En d'autres termes, si vous pensez à l'un des "trois" ci-dessus, comme le corps, la parole et l'esprit, l'action courroucée consisterait à "couper les illusions et les impuretés du corps, de la parole et de l'esprit."

Le Phurba et le chamanisme

Les origines des Phurba (Kila) sont claires. Elles proviennent d'anciennes pratiques védiques qui étaient utilisées par les chamans. Padmasambhava raconte qu'il a demandé à ce que les tantras Phurba Vitotama soient rapportés d'Inde afin de pouvoir les utiliser pour combattre les démons qu'il rencontrait au Tibet.
Dans les rituels de géomancie védique, un pieu en bois était utilisé pour trouver et arrêter la tête d'un serpent souterrain avant de construire un autel ou un foyer.
Des pratiques similaires sont encore effectuées au Tibet dans le cadre d'un rituel visant à trouver l'endroit précis avant qu'un monastère, un temple ou un stupa puisse être construit.

Le Kila ou Phurba est souvent associé à l'Arbre Universel du Monde dans le chamanisme. Le manche du Phurba représente l'Arbre Universel, surtout lorsqu'il est planté dans le sol.

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